dimanche 7 décembre 2008

Indiscrétion n°1

La question est en ce moment sur toutes les lèvres de la Conférence :

Viendra, ou viendra pas ?

On parle évidemment d'Al Gore, attendu normalement pour jeudi prochain à 19h00 en plénière. La délégation des observateurs du président Obama sont arrivés hier.

7 ans pour sauver les forêts


Le titre est clair, le titre dit tout ce qu’il faut comprendre. Selon le dernier rapport du GIEC (AR4, 2007), le point de non-retour de la déforestation sera atteint d’ici 7 ans. Cela signifie concrètement que si la communauté internationale n’agit (très) rapidement pour réduire voire arrêter la déforestation et la dégradation des forêts alors ces dernières « poumon de la planète » seront irrémédiablement détruites. Or, d’une part, les forêts sont d’immenses réservoirs de biodiversité, des espèces nouvelles sont découvertes chaque jour en Amazonie, et dans les autres forêts tropicales et équatoriales. Et surtout d’autre part, elles sont d’immenses réservoirs de carbone, les brûler et les détruire entièrement conduiraient alors à libérer tout le carbone qu’elles contiennent et ne joueront également plus leur rôle de capture du CO2.

Cette destruction entraînera donc non seulement une perte substantielle de la biodiversité, mais également donc une augmentation très importante de la quantité de CO2 présente dans l’atmosphère terrestre.

Les États-membres à la convention, conscients de cet état de fait ont décidé de la création lors de la CoP de Bali en 2007 du groupe REDD (reduction of the emissions by deforestation and degradation). Les négociations au sein de ce groupe laissent comme à chaque négociation place à une foire telle la place du marché, une enchère au plus ou moins offrant, à celui qui fera le plus de concessions. Bien entendu, l’idée de faire une concession volontaire pour protéger l’environnement n’a pas effleuré l’esprit des négociateurs et des États-membres, c’est la raison pour laquelle a été créé un système gagnant-gagnant…

Le système de protection des forêts mis en place consisterait à intégrer celles-ci dans le futur marché mondial du carbone. La forêt, selon sa capacité de stockage, aurait alors un prix qui serait payé par les pays industrialisés pour qu’eux puissent émettre des GES et que les pays en développement (principaux détenteurs des forêts d’importance) puissent utiliser cette manne financière pour arrêter la déforestation et permettre un développement soutenable de ces pays.

Tout cela semble parfait, les uns y gagnant autant que les autres, mais il faudrait cependant apporter trois critiques :
- La première critique que l’on peut apporter est celle reposant sur la viabilité et la fiabilité systémiques des marchés financiers. Les cycles de Kondratiev sont connus, tous les 8 ans une crise financière majeure intervient. La Crise actuelle et huit ans auparavant l’explosion de « la bulle internet » en 2000 sont là pour nous le rappeler ; les marchés financiers ne sont pas fiables. Pouvons-nous laisser exploser dans quelques années une « bulle carbone » qui réduirait à néant tous nos efforts pour durabiliser les sociétés et l’économie mondiales ?
- Le second problème qui se pose est celui du coût du CO2. Par le biais d’un jeu d’offre et de demande organisé sur un marché spécifique (comme Bluenext en Europe), la tonne de carbone serait côtée comme une action ou un baril de pétrole (!). Ainsi, des émetteurs de gaz à effet de serre (comme des industries, ou des États) pourraient acheter des tonnes de CO2 à des pays ou des industries qui en auraient émis moins que leur quota ne les y autorisaient. Mais que se passerait-il si en plus des quotas offerts aux États et aux industries, on ajoutait la capacité d’absorption du CO2 des forêts des pays en développement ? Sachant que la déforestation représente 25% des émissions globales, le coût de la tonne ne serait-il pas directement affecté à la baisse ? Encore une fois, nos efforts ne seraient-ils pas réduits à néant ?
- Enfin, il faut se rappeler l’intérêt du protocole de Kyoto de 1997 et de la Convention Cadre signée à Rio en 1992. L’objectif originel est de réduire de manière drastique les émissions de gaz à effet de serre à l’origine des changements climatiques pour éviter que le réchauffement climatique n’atteigne le seuil fatidique et critique de 2°C d’augmentation. De ce fait, la dernière et majeure question qu’il convient de se poser est liée au fait que le jeu économique mis en place par le marché du carbone est à somme nulle. C’est-à-dire qu’un émetteur achète une tonne à un capteur de carbone, au final, il n’y a pas de réduction réelle des émissions de GES anthropiques (d’où une somme climatique nulle). Par conséquent, l’objectif potentiel et minimal de réduction de 20% des émissions de GES à l’horizon 2020 semble donc très loin et dur à atteindre. Un tel marché économique à somme nulle conduit à s’interroger sur l’ineffectivité finale du système pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Dans le domaine des changements climatiques, il n’y a pas deux personnes dans le couple économique, pas seulement un pays émetteur et un pays capteur, mais un pays émetteur, un pays capteur et enfin et surtout l’environnement et la génération qui vient après la nôtre ! La régulation écologique par le biais de la finance conduit logiquement et légitimement à se poser des questions tant d’un point éthique et moral que d’un point de vue économique et systémique. Il ne reste plus qu’à espérer que ces questions seront posées lors des discussions concernant le REDD.

Genèse de l'idée de l'article : le train Berlin-Poznan est un lieu de rencontres exceptionnelles, avec mon ami Ronny (Allemand du board de BundJugend) nous avons eu la chance de partager 4 heures de train en compagnie d'un expert américain travaillant avec la nouvelle administration américaine sur les questions de climat : Obama et Al Gore !

vendredi 5 décembre 2008

Mefiez-vous des caribous


Recevoir six "Fossil of the Day"* en l'espace de cinq jours de COP? Statistiquement impossible! Seule quelque manipulation du jury pourrait mener un pays a un tel palmares en si peu de temps. Et bien, sachez-le, ici a Poznan, impossible n'est pas canadien!
Lumiere sur un pays qui n'est visiblement pas dispose a negocier...
Stephen Harper, premier ministre d'une des nations les plus riches du monde, n'est pas homme a prendre des pincettes. Pour ce conservateur, c'est evident, signer le Protocole de Kyoto fut une grave erreur. Pour lui, lutter contre le changement climatique et redoubler d'effort pour exploiter le petrole national n'a rien d'incompatible. Et se defendre de ne pas pouvoir reduire les emissions de gaz a effet de serre de son pays du fait de sa taille et qu'il y fait froid n'a rien de ridicule! Bienvenu dans le monde d'un homme qui doute encore des liens de cause a effet entre rechauffement climatique et activites humaines...
Si Harper n'attend rien de Poznan ou de Copenhague, c'est surtout du fait des 200 milliards de dollars investis dans l'exploitation du petrole canadien via le "tar sand". Faute de trouver une traduction, il faut savoir que le tar sand est une technique d'extraction de petrole qui est obligee de plonger tres profond sous terre pour extraire ce que l'on appelle du "bitumen". Probleme, un barril issu du "tar sand" produit trois fois plus d'emissions de gaz a effet de serre qu'un barril normal. Visiblement un simple detail pour le premier ministre comme pour les firmes qui exploitent ces ressources (Shell et Syncrude entre autre), qui ont plutot a l'esprit que jusqu'a present, seul 4% de ces ressources a ete exploite. 4% qui representent deja pourtant autant d'emissions que quelques 800.000 voitures...
Ajoutez a cela le fait que le Canada ait fixe son objectif de reduction de gaz CO2 a 20% d'ici a 2020 (...en prenant pour date de base 2006 !), ce qui signifie en fait un objectif de 2,6% de reduction si l'on prend, comme pour le reste des signataires du Protocole de Kyoto, 1990 comme date de base, et vous comprendrez vite pourquoi le Canada a depuis lundi reussit le formidable pari de raffler 6 "Fossil of the Day".
Notons enfin que depuis 1990, le Canada a vu ses emissions de gaz a effet de serre augmenter de 26%, et meme de 50% si l'on integre les consequences de la deforestation dans le pays.
Une delegation d'un pays industrialise qui ne jouera donc clairement pas un role de leader durant cette COP14.
On en cherche encore un a vrai dire.
* Le "Fossil of the Day" est un prix remis chaque soir aux 3 pays designes cancres du jour durant les negociations. Un evenement qui rassemble chaque fois de nombreux medias et qui denonce efficacement les "Etats bloqueurs".
ps. ajoutons que Harper vient de suspendre le Parlement canadien jusqu'a Janvier afin de faire face a une grave crise politique. Neanmoins, une telle situation n'excuse en rien l'inaction de son gouvernement face aux enjeux environnementaux actuels.
ps. desole pour les accents, je suis sur un clavier polonais!

Bienvenus dans la ruche climatique

Quelques impressions personnelles après quelques heures passées à la Conférence de Poznan. Bien entendu, l'entrée ressemble à celle d'un aéroport, portiques de détection de métaux, agents de sécurité pour la fouille au cas où, présentation des passeports pour obtenir les accréditations avec une photo prise instantanément.
Une fois l'entrée passée, on entre dans le saint des saints échanges sur le climat. Un lieu de conférence divisé entre une dizaine de bâtiments, immense.
Mais l'impression la plus importante que l'on ressent en entrant dans un tel endroit, là où est censé se décider les climat des 50 voire 100 prochaines années sur Terre, c'est l'hyperactivité, je ne suis jamais rentré dans une ruche, mais cela y ressemble vraiment. Des gens qui courent par groupe de deux ou trois, l'oreille collée au téléphone, l'ordinateur sous un bras et des dossiers sous l'autre.

Malgré tout ce que l'on peut croire et penser sur ces conférences internationales, il s'y passe vraiment quelque chose, on a du mal à en voir les résultats rapidement. Mais on y travaille réellement ! Le plus gros handicap de ces conférences est probablement le chipotage diplomatique, une phrase est discutée pendant une heure, et la conférence ne dure que 12 jours...

Quelques photos de portable ce soir !

mercredi 3 décembre 2008

Responsabilité, Capacité, Equité

Telle doit être la devise du nouvel accord international sur le climat.

Les trois mots sont au cœur de nombreux débats au sein de la conférence de Poznań, avec autant d’enjeux en filigrane, en particulier pour les Pays en Développement.

Le Rapport de Paul Baer et Tom Athanasiou d’Ecoequity et Sivan Kartha du Stockholm Environnement Institute, avec le soutien de Christian Aid et de la Fondation Heinrich-Böll, qui place ces trois paramètres au cœur d’une étude, mérite d’être analysé plus en détails.

Lorsque la plupart des commentaires sur les négociations précédentes restaient sur une vision très « clivée » du problème des GES, opposant dans une logique de bloc quelque peu manichéenne pays développés contre pays en développement, cette étude prend en compte les évolutions liées au développement.
La carte des grands émetteurs s’est en effet profondément transformée, et au sein du groupe des pays en développement (grosso modo le G77), le souci de la différenciation doit, à l’instar d’une lentille correctrice, venir atténuer les disparités qui règnent.

Donc non, Botswana et Chine, pas même combat, (elle nous en apprend des trucs !) puisque cette dernière a remporté en 2007 le triste trophée du premier émetteur de GES de la planète, devant les États-Unis.
Le tiercé (gagnant ?) Responsabilité/Capacité/Equité prend donc tout son sens, esquissant un cadre de réflexion novateur, proposant des critères à cette différenciation.

Responsabilité. Qu’entend-on par la ? Pour certains il s agit des émissions cumulées de CO2, entre 1990 et 2000, d’origine fossile. Mais on parle également de responsabilité historique, puisque les pays développés ont commencé à émettre dès 1850, et que ces émissions ont elles aussi évidemment contribué à la situation que nous connaissons aujourd’hui (mais que celui qui n’a jamais péché par ignorance jette la première pierre – le 1er rapport du GIEC date, comme le soulignait Augustin, de 1990-).

La capacité concerne quant à elle le seuil de développement humain et le PIB par habitant. A partir de ce postulat, l’initiative Greenhouse Development Right (en français DDMCC – Droit au Développement dans un Monde sous Contrainte Carbone) a fixé ce seuil à 20 dollars par jour. Et en croisant les données, ils ont élaboré un nouvel outil : l’ICR (Indice de Capacité et de Responsabilité, qui croise toutes ces données).

Grâce à cet ICR, il est possible de fixer des objectifs de réduction d’émissions en fonction du pourcentage de la population au dessus de ce seuil de développement de 20 dollars/jour. Ainsi on demanderait une contribution pour financer les mesures de réduction des émissions aux classes moyennes et riches du monde entier. Il va de soi qu’en utilisant cet indice, les pays du Nord resteraient les principaux contributeurs : aux Etats-Unis, près de 95 % de la population se situe au-dessus du niveau de 20 dollars par jour, contre environ 5 % en Inde, mais surtout 20 % en Chine.
Ce qui permet par exemple que la sans cesse grandissante classe moyenne chinoise ne soit pas un passager clandestin de la lutte contre les CC.

En effet, à la fois en ce qui concerne les émissions et les revenus, au niveau global, les disparités sont éloquentes, et elles mènent à une forme de catégorisation nouvelle au sein des pays en développement ; en intégrant la variable « inégalités sociales », on sort donc de l’opposition Nord/Sud pour aller vers une nouvelle typologie :

On a donc quatre « types » de pays en développement qui se détachent :
• les nouveaux pays industrialisés
(ex : Corée du Sud, Qatar, Arabie Saoudite, Singapour),
• les pays en développement à croissance rapide
(ex: Argentine, Brésil, Malaisie, Chine),
• les autres pays en développement
(ex : Bolivie, Inde, Kenya, Maroc),
• les pays les moins avancés (ex : Bénin, République Démocratique du Congo, Burkina Faso, Mali).

En changeant de paradigme, on aborde donc la responsabilité vis-à-vis du changement climatique sous cet angle du droit au développement. En fonction de l’ICR, les Etats se verraient imposer des « obligations à agir » via les actions d’atténuation. D’où la mise en place d’allocations d’émissions de GES, qui seraient négatives pour les pays développés. En d’autres termes, une grande part de l’atténuation à réaliser dans les pays du Sud doit être rendue possible par le Nord.

Paul Baer, un des experts à l’origine du projet, résume l’esprit du GDR en ces termes : « Les personnes situées au-dessus de ce seuil ont réalisé leur droit au développement et ont la responsabilité de préserver ce droit pour les autres".

Expliquer le fil de cette réflexion en quelques lignes relève d’un challenge, et il est vraiment intéressant de s’y attarder davantage (vous trouverez le lien ci-dessous). Quoi qu’il en soit, Brice Lalonde a qualifié cette étude, aussi idéaliste soit-elle, de boussole pour les négociations de Poznań. Affaire à suivre, donc.

La page dédiée aux Droits au développement dans un monde-serre, en anglais Greenhouse Development Rights (GDRs) : www.ecoequity.org/GDRs
En français, publications sur le site du Réseau Action Climat : www.rac-f.org

“The moon is not part of the UN texts, right?”


L’Arabie Saoudite use et abuse de toutes les stratégies pour ralentir le processus de négociations (son économie étant entièrement dépendante du pétrole, on comprend bien que l’avenir ne s’annonce pas rose au pays de l’or noir).

La dernière en date : invoquer la fête religieuse Aid Al-Adha. Le mardi 9 décembre était prévu ‘off’ par l’UNFCCC justement pour respecter cette fête musulmane.

Mais l’Arabie Saoudite estime que cette fête a lieu le 8 décembre dans le calendrier musulman, et qu’il faut par conséquent avancer le jour férie au lundi, pour poursuivre les négociations le mardi. Ce contretemps serait directement lié au calendrier lunaire, mais je dois vous avouer que les détails m’ont échappés. En revanche, la phrase d’un délégué européen halluciné, titre de cet article, on s’en souviendra !

L’Arabie Saoudite a obtenu gain de cause, car l’UE préfère éviter de leur permettre de se complaire dans un rôle de victime. Cela pose évidemment des problèmes d’organisation vis-à-vis de tous les événements prévus le lundi.

Mais les vraies victimes sont les 300 jeunes de la conférence, qui avaient prévu une TEUF le lundi soir !

Communiqué de presse de lancement du blog



Six jeunes français à la Conférence des Nations Unies de Poznan.



Chaque année depuis 1992, date de la signature de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC ou UNFCCC en anglais), les États parties à la Convention se retrouvent pour discuter et négocier la mise en œuvre des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Conscients du fait que les enjeux discutés lors de ces conférences concernent directement l’avenir de l’Humanité toute entière, des jeunes ont décidé de s’inviter dans les débats et les négociations pour faire entendre l’intérêt des générations futures.


Pour la Conférence des Parties (CoP) de Poznan en Pologne du 1er au 12 décembre, six jeunes français présents dans différentes délégations d’organisations non-gouvernementales ont décidé de se rapprocher. Nous représentons ensemble plusieurs organisations françaises ou internationales de protection de l’environnement ou de promotion du développement durable telles que Solar Generation (http://www.greenpeace.org/france/solargeneration/), l’International Forestry Students’ Association (IFSA - http://www.ifsa.net/) et le Réseau Français des Étudiants pour le Développement Durable (REFEDD – http://www.refedd.org/).
Notre objectif est de partager cet événement exceptionnel dans l’actualité climatique et environnementale internationale avec d’autres jeunes français et francophones qui n’ont pas la chance de se déplacer et de participer directement à la Conférence. De plus, l’objectif second est de permettre à un maximum de personnes jeunes ou moins jeunes de s’informer quant aux activités menées par les jeunes du Monde entier (la COY – Conference of Youth regroupant environ 300 jeunes internationaux) présents à la CoP.

Dans cette idée de partage, un blog d’information a été créé. Notre volonté n’est pas d’offrir une information objective sur la Conférence, mais bien d’échanger et de faire connaître une information subjective ; nous ne sommes pas journalistes. La conférence de Poznan est présentée sur ce blog au travers du prisme et du regard de la jeunesse française. Notre subjectivité volontaire nous permettra d’apporter un oeil critique, de présenter nos idées et nos opinions mais également nos colères et coups de gueule.

Retrouvez-nous à cette adresse :
www.generationclimat.fr

Il est temps que les États parties à la Convention prennent leurs responsabilités face aux changements climatiques, à l’avenir et à la jeunesse. Nous sommes à Poznan pour leur rappeler, et pour vous informer.

Nous contacter :
Sébastien Duyck (Solar Generation France) : duycks@gmail.com
Anne-Lise Barberon (RAC France) : anne.lise.barberon@gmail.com
Florent Baarsch (REFEDD) : florent.baarsch@gmail.com