Ca y est, le coup d'envoi de la 14ème COP-MOP a été donné ce matin à 10 heures par Yvo de Boer, le secrétaire exécutif de la Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques.
Yvo de Boer est resté dans les mémoires de la Conférence de Bali (13ème COP MOP en décembre dernier) pour avoir versé quelques larmes en séance plénière, le dernier jour, sous la pression de négociations qui n'avançaient pas.
Espérons pour lui et pour la planète que ça ne se reproduira pas le 12 décembre prochain lors de la clôture.
L'atmosphère au sein du centre de Conférence est la même qu'à Bali : une immense salle de séance plénière, une multitude de salles annexes éparpillées aux quatre coins d'un centre de conférence qui fait figure de petite ville, et des délégués qui circulent sans cesse l'air affairé, naviguant entre réunions de négociations, de coordination, et conférences de presse. Chaque Etat, agence, OIG ou ONG tient un stand pour présenter ses actions.
Un seul détail diffère : le froid, qui conditionne tous les mouvements et déplacements hors du centre de conférence.
Les négociations porteront sur le plan d'action décidé à Bali, qui est composé de cinq piliers :
- La mise en place d'une "vision partagée sur la coopération à long terme". Autrement dit, comment faire en sorte que tous les pays aient en ligne de mire un objectif de réductions d'émissions de GES commun d'ici à 2050. Les recommandations du GIEC tournent autour de 50% de réduction des émissions mondiales, ce qui signifierait pour les pays industrialisés une réduction de 80 à 95%.
- La réduction des émissions de GES. Cette réflexion inclut la problématique de la déforestation, qui représente près de 20% des émissions de GES mondiales. Il sera question, aussi de l'approche dite "sectorielle", à savoir fixer des objectifs de réduction d'émissions par secteur industriel (ciment, acier...) et non par pays. Cette question est cruciale puisque ce pourrait le moyen de fixer des objectifs contraignants aux pays "non industrialisés" sans pour autant trop freiner leur développement.
- L'adaptation aux impacts des changements climatiques, qui concerne principalement les pays en développement.
- Comment transférer les technologies nécessaires à la participation des pays en développement à l'effort de réduction.
- Comment améliorer les différents mécanismes financiers du Protocole de Kyoto afin de lutter plus efficacement contre les changements climatiques.
Mais l'enjeu immédiat reste toutefois les engagements post-2012 des pays développés (cf article "Changement Climatoc ? Ca suffit !").
Les négociations viennent de débuter, donc les informations sont pour le moment limitées, mais sachez toutefois que l'UE a réaffirmé ce matin que la crise financière ne peut en aucun cas servir d'argument à ceux qui refusent de s'engager activement pour lutter contre les changements climatiques.
L'image utilisée par le représentant de la Commission européenne est celle d'un billet de 100 euros qui, même brûlé de moitié comme l'avait fait Gainsbourg à la télévision, ne justifie pas qu'on refuse d'investir l'euro nécessaire à la lutte contre les changements climatiques. Cela fait évidemment écho au rapport Stern qui nous met en garde vis à vis du « coût de l'inaction » : 1% du PIB mondial est nécessaire maintenant. Si nous n'agissons pas, ce sera 20% demain.
Enfin, retenez que ces négociations internationales sur le climat se tiennent en parallèle des négociations européennes. Les chefs d'Etats européens se prononceront les 11 et 12 décembre sur le "Paquet Energie Climat", qui décidera si l'UE s'engage à 20 ou 30% de réductions de GES d'ici à 2020.
L'issue est directement liée aux négociations internationales : si l'UE ne fait pas le ménage chez elle, difficile ensuite de demander aux autres de le faire chez eux.
Or si ce Paquet législatif tend vers 20%, c'est largement insuffisant au vu des recommandations du GIEC : 25 à 40% en 2020.
Nous ferons un point demain sur comment rendre équitable la répartition des efforts de lutte contre les changements climatiques. Le Protocole de Kyoto est pour le moment divisé entre pays industrialisés qui se voient assigner des objectifs de réductions d’émissions contraignants, et pays « moins développés » qui n’ont pas ce genre d’objectifs.
La Chine fait partie de ces derniers pays. Pourtant elle est devenue très récemment le pays le plus émetteur de GES au monde.
Chine et Botswana, même combat ?
Les jeunes français à Poznan
Yvo de Boer est resté dans les mémoires de la Conférence de Bali (13ème COP MOP en décembre dernier) pour avoir versé quelques larmes en séance plénière, le dernier jour, sous la pression de négociations qui n'avançaient pas.
Espérons pour lui et pour la planète que ça ne se reproduira pas le 12 décembre prochain lors de la clôture.
L'atmosphère au sein du centre de Conférence est la même qu'à Bali : une immense salle de séance plénière, une multitude de salles annexes éparpillées aux quatre coins d'un centre de conférence qui fait figure de petite ville, et des délégués qui circulent sans cesse l'air affairé, naviguant entre réunions de négociations, de coordination, et conférences de presse. Chaque Etat, agence, OIG ou ONG tient un stand pour présenter ses actions.
Un seul détail diffère : le froid, qui conditionne tous les mouvements et déplacements hors du centre de conférence.
Les négociations porteront sur le plan d'action décidé à Bali, qui est composé de cinq piliers :
- La mise en place d'une "vision partagée sur la coopération à long terme". Autrement dit, comment faire en sorte que tous les pays aient en ligne de mire un objectif de réductions d'émissions de GES commun d'ici à 2050. Les recommandations du GIEC tournent autour de 50% de réduction des émissions mondiales, ce qui signifierait pour les pays industrialisés une réduction de 80 à 95%.
- La réduction des émissions de GES. Cette réflexion inclut la problématique de la déforestation, qui représente près de 20% des émissions de GES mondiales. Il sera question, aussi de l'approche dite "sectorielle", à savoir fixer des objectifs de réduction d'émissions par secteur industriel (ciment, acier...) et non par pays. Cette question est cruciale puisque ce pourrait le moyen de fixer des objectifs contraignants aux pays "non industrialisés" sans pour autant trop freiner leur développement.
- L'adaptation aux impacts des changements climatiques, qui concerne principalement les pays en développement.
- Comment transférer les technologies nécessaires à la participation des pays en développement à l'effort de réduction.
- Comment améliorer les différents mécanismes financiers du Protocole de Kyoto afin de lutter plus efficacement contre les changements climatiques.
Mais l'enjeu immédiat reste toutefois les engagements post-2012 des pays développés (cf article "Changement Climatoc ? Ca suffit !").
Les négociations viennent de débuter, donc les informations sont pour le moment limitées, mais sachez toutefois que l'UE a réaffirmé ce matin que la crise financière ne peut en aucun cas servir d'argument à ceux qui refusent de s'engager activement pour lutter contre les changements climatiques.
L'image utilisée par le représentant de la Commission européenne est celle d'un billet de 100 euros qui, même brûlé de moitié comme l'avait fait Gainsbourg à la télévision, ne justifie pas qu'on refuse d'investir l'euro nécessaire à la lutte contre les changements climatiques. Cela fait évidemment écho au rapport Stern qui nous met en garde vis à vis du « coût de l'inaction » : 1% du PIB mondial est nécessaire maintenant. Si nous n'agissons pas, ce sera 20% demain.
Enfin, retenez que ces négociations internationales sur le climat se tiennent en parallèle des négociations européennes. Les chefs d'Etats européens se prononceront les 11 et 12 décembre sur le "Paquet Energie Climat", qui décidera si l'UE s'engage à 20 ou 30% de réductions de GES d'ici à 2020.
L'issue est directement liée aux négociations internationales : si l'UE ne fait pas le ménage chez elle, difficile ensuite de demander aux autres de le faire chez eux.
Or si ce Paquet législatif tend vers 20%, c'est largement insuffisant au vu des recommandations du GIEC : 25 à 40% en 2020.
Nous ferons un point demain sur comment rendre équitable la répartition des efforts de lutte contre les changements climatiques. Le Protocole de Kyoto est pour le moment divisé entre pays industrialisés qui se voient assigner des objectifs de réductions d’émissions contraignants, et pays « moins développés » qui n’ont pas ce genre d’objectifs.
La Chine fait partie de ces derniers pays. Pourtant elle est devenue très récemment le pays le plus émetteur de GES au monde.
Chine et Botswana, même combat ?
Les jeunes français à Poznan
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