vendredi 21 novembre 2008

Changement climatoc ? Ca suffit !

Si ce blog peut servir à quelque chose, nous espérons que ce sera au moins pour ancrer définitivement l'idée dans la tête de ceux qui l'auront parcouru que les changements climatiques, "ça existe".

Bon nombre d'entre vous se disent déjà "houlà ça commence mal, si c'est pour dire ça qu'ils font un blog"!
Alors rassurez-vous nous serons bref sur ce point, mais si je me permets de le rappeler c'est qu'il m'arrive très souvent, lorsque je dis à une personne que c'est le sujet qui m'occupe en ce moment, d'entendre "Ah !? Alors je suppose que tu es donc convaincu que ça existe ?", très spontané, l'air mi-amusé mi-intéressé, comme pour montrer que la question ne lui est pas totalement étrangère puisqu'elle est au courant du "débat".

Il n'y a pas de débat. Ou du moins il n'y en a plus.

Le premier rapport du GIEC est presque aussi vieux que nous (1990. "Heu, c'est un gosse qui nous parle ?"), il s'agit de la 14ème Conférence de l'ONU sur le sujet, et Barack Obama dit en faire une de ses priorités. Le consensus existe au niveau international.

Le débat portait plus précisément sur l'origine humaine ou non des changements climatiques, et pas sur la réalité de la situation. Or selon les rapports du GIEC, tout porte à croire que si l'homme n'est pas entièrement responsable du changement climatique, il y contribue largement. Pour ceux qui doutent, le principe de précaution veut qu'on agisse quoiqu'il en soit, d'autant que dans le même temps, les énergies fossiles à l'origine de nos émissions de gaz à effet de serre responsables de l'augmentation des températures, se raréfient. Il va donc falloir révolutionner notre politique énergétique, juste un peu plus tôt que prévu.

Les conséquences de cette augmentation des températures vont de l'augmentation du niveau des mers (bin oui, la banquise fond et le jeu qui fait fureur en ce moment chez les ours polaires c'est Chat Bougie - j'ai bien dit Bougie), l'augmentation des catastrophes naturelles, la désertification, l'extension de certaines maladies, l'apparition de "réfugiés climatiques" etc...

Afin d'éviter les pires impacts qu'on nous prédit, et pour faire en sorte qu'ils ne soient pas irréversibles, il s'agit de maintenir l'augmentation des températures en deça de 2° par rapport aux températures de l'ère pré-industrielle. De plus, nos émission doivent atteindre leur pic dans 10/15 ans.
Or le GIEC prévoit que si rien ne change, on est tous embarqué sur un globe qui pourrait se réchauffer en moyenne de 4°, en étant optimiste.

Les recommandations de la science sont formelles : pour parvenir à rester sous les 2°, il faut réduire les émissions des pays industrialisés de 80 à 95% en 2080. Ca passe par une réduction de 50% en 2050, et de 25 à 40% en 2020.

L'objet de la Conférence de Poznan est donc clair : parvenir à un accord international qui fixe un objectif chiffré de réduction d'émissions de GES à la hauteur de l'enjeu pour la période 2012-2020.
Cet accord doit intervenir avant fin 2009 à Copenhague, lors de la 15ème Conférence de l'ONU sur le climat, afin que les pays aient le temps de se préparer à Kyoto post-2012.

C'est là que ça se corse. Jusqu'à présent, l'administration Bush n'a pas voulu bouger le petit doigt parce que les pays en développement et émergents, Chine en tête, refusaient de se voir assigner des objectifs contraignants. A l'inverse, les pays qui n'ont pas encore d'objectif contraignant dans l'actuel protocole de Kyoto jouaient sur le fait que les Etats-Unis, premier émetteur de GES, ne s'engageaient pas. N'oublions pas non plus que les pays industrialisés sont responsables de 3/4 des émissions de GES depuis 1850, et que nous émettons 4 fois plus de GES qu'un habitant d'un pays en développement.

"Pourquoi n'aurions nous pas le droit de se développer comme vous l'avez fait ?", font remarquer des pays comme la Chine ou l'Inde.

C'est notamment pour essayer de vous faire comprendre comment les délégations vont faire face à ce dilemme que nous alimenterons aussi régulièrement que possible ce blog, à partir du 30 novembre.

A bientôt,

Les jeunes français à Poznan

2 commentaires:

BenKa Morvan a dit…

Salut,
Je serai aussi à Poznan. est-il possible d'avoir vos coordonnées pour se rencontrer sur place ?

Depuis février, j'ai voyagé en Europe pour recueillir des témoignages sur le changement climatique. Ils sont diffusés sur des médias : presse, web, écoles...

C'est un projet perso, mais je suis soutenu par des partenaires (région Bourgogne, Réseau Action Climat...).

Toutes les infos sur mon site : http://avenirclimat.info

Anonyme a dit…

Bonjour

J'ai reçu ce matin quelques informations qui pouraient vous être utiles. Tout ne passe pas par Mediaterre et en tant que formateur sur internet depuis 2005 j'ai un point de vue différent.
Donc j'ai lu le compte rendu de l'ONU sur une conference qui vient de s'achever à Bangkok sur l"amelioration de la qualité de l'air" (en anglais BAQ better air quality)
On y mentionnait
• 1) le prix reçu par le responsable de la qualité de l'air aux jeux olympiques de Beijing qui s'appelle Shi Han Min
• 2) l'experience du jumelage de plusieurs villes européenne sous le nom de civitas-mobilis
• 3) le compte rendu d'une campagne qui se developpe depuis l'an 2000 au nom anglais de "vertical Shaft brick kiln programme" qui consiste à remplacer les usines traditionnelles de briques d'Asie, au charbon, tres polluantes, par des usines a cheminées hautes (vertical shaft kiln).

Ces programmes sont tout a fait emblematiques de l'enjeu de Poznan car un seul d'entre eux ,civitas-mobilis , est financé par un budget provenant de nos impôts, tandis que les deux autres sont aidés exclusivement par des banques, c'est à dire par l'épargne et les placements en bourse bourse qui justement viennent de s'effondrer a cause de la crise economique. Est-ce qu'on ne trouve pas dans ces trois points un raccourcis à peine croyable de l'invraisemblable egoisme avec lequel l'Europe se présente à Poznan, sans ressources budgétaires et avec une épargne exclusivement reservée aux faillites bancaires?