Un petit point sur les négociations.
En parallèle des séances plénières, la trame des négociations tisse plusieurs fils (celui d’Ariane serait bien utile pour nous, parfois égarés dans ce dédale d’acronymes –PFC au titre des MDP, OSCST, AWG LCA et KP, REDD, EGTT…-, de références parfois obscures aux précédentes négociations, ou de jargon technique). Il y a donc les groupes de travail, les groupes de contact, les réunions bi ou multi latérales, ou encore les concertations informelles.
C’est de ce côté que les négociations avancent le plus…ou pas. Puisque la multiplication de ces concertations informelles et groupes de contact constitue pour certains un aveu d’impuissance. Ou en tout cas d’une lacune concernant les priorités à établir.
C’est en tt cas ce que relatait le « Bulletin des Négociations de la Terre », publié par l’IISD (Institut International du Développement) qui prenait les réactions de quelques délégués « à chaud » : “Nous sommes tous occupés, mais je n’entends pas beaucoup de monde reconnaitre l’énormité de la tâche qui nous attend l’année prochaine ou s’inquiéter de la fenêtre d’opportunités qui se ferme ici à Poznań ».
Ce qui reste traditionnel pour certains, davantage rompus au jeu des négociations : “La réunion n’étant pas une réunion ‘butoir,’ nous sommes encore dans un jeu d’attente – personne ne va risquer de jeter la moindre carte à ce stade” .
Image qui rappelle sans équivoque que, négocier, c’est presque comme jouer au poker… et apparemment personne n’est prêt à relancer…alors même que le tapis est constitué in fine d’un ensemble de biens communs…
Pour faire un petit bilan de la première semaine, on peut reprendre plusieurs éléments et les catégoriser….
Les évidents :
· L’ensemble des délégations clame en effet que la lutte contre les changements climatiques doit rester une priorité au niveau international malgré la crise financière et économique. Mais aussi que Poznań doit donner un nouvel élan aux négociations dans la perspective de Copenhague.
· Le commissaire européen Stavros Dimas l’a lui aussi répété plusieurs fois au cours de la journée d’hier, insistant sur les objectifs de l’UE qui demeureraient « intacts » et sur le message clair ( est-ce si clair? ou suis-je myope?) de Poznań : toutes les délégations sont déterminés à voir naître un accord international en vue de la COP15.
Les délicats :
· Si la première semaine a été l’occasion de définir l’agenda 2009, les progrès sur les points techniques semblent très limités. En guise d’illustration, les enjeux liés à la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts cristallise autant de tensions entre pays en développement et pays industrialisés. C’est un peu à qui lâchera en premier, quelque part…
Les « consensuels » :
· Sur la vision partagée à long terme, pour schématiser, cette volonté d’avancer ensemble dans une même direction : une société sobre en carbone, donc sobre et efficace dans sa consommation énergétique, en bref prouver sa résilience face aux changements climatiques. Et pourtant au vu des « fossil of the day awards », on est loin du compte ! (hier, the winners were again… guess who ? France, USA et avant hier le Canada!!) Et cette vision ne semble pas vouloir être partagée par le G77, qui ne souhaite pas s’engager.
· Sur l’adaptation, on semble réellement accorder les violons : un cadre orchestré par la CNUCCC, et la nécessité de se focaliser sur les pays les plus vulnérables.
Les bonnes idées :
· Les protocoles de Montréal et de Kyoto doivent être désormais coordonnés : le rapport du Protocole de Montréal suggère de substituer le concept de substances appauvrissant la couche d’ozone qui sont encore présentes dans l'Union européenne, principalement contenues dans les équipements de réfrigération et les matériaux d'isolation utilisés dans la construction (ODS Banks - Ozone Depleting Substance) par celui de gaz à effet de serre ayant un fort potentiel de contribution au réchauffement climatique.
Les à développer (et par là j’entends par Augustin cf Article « Fonds cherche personnalité juridique pour conclure ») : le fonds d’adaptation, qui bloque vraiment pour l’instant.
Hier soir, la plupart des groupes d’experts ont rendu leurs conclusions, plus ou moins satisfaisantes à leur goût… Pendant que les ministres faisaient une entrée fracassante dans le pavillon européen où la tenue d’un banquet pour plus de 500 personnes, avec armée de serveurs et nombreux sushis –cherchez l’erreur- clôturait une journée spéciale Afrique, certains groupes d’experts, eux, continuaient leur quête d’un accord..
Ils y auront probablement passé une partie de la nuit. Quant aux résultats et perspectives, désormais entre les mains des politiques, l’horizon demeure pour une bonne partie foggy…Colombo n'aurait pas dit mieux...
En parallèle des séances plénières, la trame des négociations tisse plusieurs fils (celui d’Ariane serait bien utile pour nous, parfois égarés dans ce dédale d’acronymes –PFC au titre des MDP, OSCST, AWG LCA et KP, REDD, EGTT…-, de références parfois obscures aux précédentes négociations, ou de jargon technique). Il y a donc les groupes de travail, les groupes de contact, les réunions bi ou multi latérales, ou encore les concertations informelles.
C’est de ce côté que les négociations avancent le plus…ou pas. Puisque la multiplication de ces concertations informelles et groupes de contact constitue pour certains un aveu d’impuissance. Ou en tout cas d’une lacune concernant les priorités à établir.
C’est en tt cas ce que relatait le « Bulletin des Négociations de la Terre », publié par l’IISD (Institut International du Développement) qui prenait les réactions de quelques délégués « à chaud » : “Nous sommes tous occupés, mais je n’entends pas beaucoup de monde reconnaitre l’énormité de la tâche qui nous attend l’année prochaine ou s’inquiéter de la fenêtre d’opportunités qui se ferme ici à Poznań ».
Ce qui reste traditionnel pour certains, davantage rompus au jeu des négociations : “La réunion n’étant pas une réunion ‘butoir,’ nous sommes encore dans un jeu d’attente – personne ne va risquer de jeter la moindre carte à ce stade” .
Image qui rappelle sans équivoque que, négocier, c’est presque comme jouer au poker… et apparemment personne n’est prêt à relancer…alors même que le tapis est constitué in fine d’un ensemble de biens communs…
Pour faire un petit bilan de la première semaine, on peut reprendre plusieurs éléments et les catégoriser….
Les évidents :
· L’ensemble des délégations clame en effet que la lutte contre les changements climatiques doit rester une priorité au niveau international malgré la crise financière et économique. Mais aussi que Poznań doit donner un nouvel élan aux négociations dans la perspective de Copenhague.
· Le commissaire européen Stavros Dimas l’a lui aussi répété plusieurs fois au cours de la journée d’hier, insistant sur les objectifs de l’UE qui demeureraient « intacts » et sur le message clair ( est-ce si clair? ou suis-je myope?) de Poznań : toutes les délégations sont déterminés à voir naître un accord international en vue de la COP15.
Les délicats :
· Si la première semaine a été l’occasion de définir l’agenda 2009, les progrès sur les points techniques semblent très limités. En guise d’illustration, les enjeux liés à la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts cristallise autant de tensions entre pays en développement et pays industrialisés. C’est un peu à qui lâchera en premier, quelque part…
Les « consensuels » :
· Sur la vision partagée à long terme, pour schématiser, cette volonté d’avancer ensemble dans une même direction : une société sobre en carbone, donc sobre et efficace dans sa consommation énergétique, en bref prouver sa résilience face aux changements climatiques. Et pourtant au vu des « fossil of the day awards », on est loin du compte ! (hier, the winners were again… guess who ? France, USA et avant hier le Canada!!) Et cette vision ne semble pas vouloir être partagée par le G77, qui ne souhaite pas s’engager.
· Sur l’adaptation, on semble réellement accorder les violons : un cadre orchestré par la CNUCCC, et la nécessité de se focaliser sur les pays les plus vulnérables.
Les bonnes idées :
· Les protocoles de Montréal et de Kyoto doivent être désormais coordonnés : le rapport du Protocole de Montréal suggère de substituer le concept de substances appauvrissant la couche d’ozone qui sont encore présentes dans l'Union européenne, principalement contenues dans les équipements de réfrigération et les matériaux d'isolation utilisés dans la construction (ODS Banks - Ozone Depleting Substance) par celui de gaz à effet de serre ayant un fort potentiel de contribution au réchauffement climatique.
Les à développer (et par là j’entends par Augustin cf Article « Fonds cherche personnalité juridique pour conclure ») : le fonds d’adaptation, qui bloque vraiment pour l’instant.
Hier soir, la plupart des groupes d’experts ont rendu leurs conclusions, plus ou moins satisfaisantes à leur goût… Pendant que les ministres faisaient une entrée fracassante dans le pavillon européen où la tenue d’un banquet pour plus de 500 personnes, avec armée de serveurs et nombreux sushis –cherchez l’erreur- clôturait une journée spéciale Afrique, certains groupes d’experts, eux, continuaient leur quête d’un accord..
Ils y auront probablement passé une partie de la nuit. Quant aux résultats et perspectives, désormais entre les mains des politiques, l’horizon demeure pour une bonne partie foggy…Colombo n'aurait pas dit mieux...
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